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philosophie - Rectorat de l'Académie de Nantes
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La raison et le réel
Antilles, Guyane • Septembre 2013
dissertation • Série S
La vérité peut-elle être relative ?
Les clés du sujet
La vérité désigne, dans son sens le plus général, le caractère des jugements (et des propositions qui les expriment) capables de fonder un accord entre les esprits. La vérité renvoie à des choses et à ce qu'on en dit. Elle désigne ainsi ce qui est, soit un fait (synonyme de réalité), soit une proposition.
L'expression interroge la possibilité au sens d'une éventualité pour une vérité d'être relative. Il s'agit aussi de se demander si c'est légitime, autrement dit de savoir si une vérité relative est encore une vérité.
Relatif désigne ce qui n'a pas sa raison d'être en soi : dépendant, imparfait, ou à resituer dans un contexte. Il s'oppose à absolu qui désigne ce qui se suffit à soi-même pour exister, pour être vrai : indépendant, autosuffisant, et par suite complet, total.
La problématique.
La vérité, désignant l'exacte conformité entre un jugement et la réalité jugée, a pour caractéristique l'objectivité, c'est-à-dire qu'elle désigne ce qui n'est pas subjectif, relatif au sujet qui l'énonce. Dès lors qualifier la vérité de relative serait la confondre avec ce à quoi elle s'oppose : l'opinion, relevant d'un jugement subjectif, singulier.
Pourtant, si l'on considère l'histoire des sciences, on s'aperçoit qu'une vérité procède par réfutations et rectifications. Selon les époques, les méthodes et les choix des scientifiques diffèrent, le critère de vérité change : la vérité peut-elle être relative ?
Il s'agira d'abord de montrer que la vérité n'est pas relative en réfutant le relativisme qui confond la vérité et l'opinion.
Ensuite, il faudra nuancer ce propos par la description de la méthode expérimentale en science qui montre que la vérité n'est pas un absolu.
Enfin, une troisième partie établira que si la vérité est « construite » par le sujet de la connaissance, elle n'est pas pour autant une opinion.
Ce sujet est un sujet classique qui porte sur la notion très générale de vérité. Il ne faut pas se contenter de réciter le cours mais essayer de problématiser à partir du repère « relatif/absolu ». Il faudra également faire intervenir le repère « objectif/subjectif » pour traiter ce sujet.
Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.
« Cette phrase est fausse » est la formulation la plus simple du paradoxe du menteur. Ou bien la phrase est fausse, mais alors elle est vraie, ou bien elle est vraie, mais alors elle est fausse. Cet exemple souligne le décalage possible entre un énoncé et la réalité à laquelle il renvoie. La vérité se présente d'abord comme ce qui est formulé par une personne dans une proposition. Ainsi la vérité serait relative au sujet qui l'énonce. Mais alors la vérité peut-elle être relative ?
On a ici en filigrane le plan du devoir, les trois derniers paragraphes de l'introduction correspondant aux trois parties du devoir.
Qu'une vérité soit relative signifie qu'elle dépend du sujet qui l'énonce, qu'elle est subjective . Or s'il y a autant de vérités que d'individus, la communication devient impossible car chacun soliloque avec ses affirmations et ses définitions, et la vérité n'existe plus. Elle se confondrait avec l'opinion. La vérité doit être objective , c'est-à-dire universelle et nécessaire .
Pourtant, la vérité en science progresse grâce à de nombreuses rectifications, et même des réfutations. En ce sens elle ne serait pas non plus un absolu.
Il s'agira alors dans une dernière partie de se demander comment une vérité peut être construite par un sujet, tout en se distinguant de l' opinion .
A. le relativisme de protagoras.
Si la vérité désigne ce à quoi l'on donne son assentiment, alors elle dépend de chacun d'entre nous. Affirmer que la vérité dépend de nous c'est dire, pour reprendre le titre d'une pièce de Pirandello, À chacun sa vérité . Une telle conception relativiste est défendue par le sophiste Protagoras dans le Théétète de Platon. « L'homme est la mesure de toute chose » signifie qu'il n'y a pas de vérité absolue mais une multiplicité de points de vue qui varient en fonction des individus, mais aussi en fonction des époques, des lieux ou des états d'âme d'un même individu.
La vérité ne serait donc qu'un ensemble d'opinions.
Mais Socrate démontre l'impossibilité logique d'une telle idée : en affirmant « à chacun sa vérité », on prétend détenir une vérité et donc, soit c'est vrai mais ce n'est valable que pour celui qui le dit et cela ne vaut rien, soit c'est faux et donc il existe une vérité universelle.
Le relativisme confond vérité et opinion. Or, par définition, la vérité ne renvoie pas qu'à un simple sentiment, mais à la conformité de l'objet avec l'idée que l'on s'en fait : la vérité est signe d'objectivité. Elle se distingue de l'opinion dans la mesure où la conformité a été justifiée, prouvée ou démontrée. La vérité doit être universelle (valable partout) et nécessaire (valable en tout temps). La science pourrait donc être le lieu privilégié de la vérité.
Ainsi la vérité ne peut être relative au sens où justement sa caractéristique est de restituer avec objectivité la réalité qu'elle désigne. La vérité ne doit pas dépendre du sujet singulier qui l'énonce, et c'est à ce titre qu'elle est universelle.
[Transition] Mais si la science est le lieu privilégié de la vérité comment expliquer l'évolution de lois scientifiques ?
A. l'histoire des connaissances est marquée par des ruptures et des progrès.
Il s'agit ici d'un exemple issu de l'histoire des sciences pour s'opposer à la première partie et assurer ainsi la transition avec la seconde.
Comment comprendre par exemple que la lumière fut d'abord expliquée par la théorie corpusculaire de Newton puis par la théorie ondulatoire de Fresnel, pour enfin être, aujourd'hui, théorisée sous forme de quanta ? L'histoire de la connaissance, qui est aussi l'histoire de ses erreurs , ne se confond pas avec l'histoire de la vérité. En effet, une connaissance qui se trouve infirmée, contredite, n'était pas en réalité une vérité, mais une erreur qui pendant un temps a donné l'illusion d'être une vérité.
Dans le cas des sciences formelles comme les mathématiques, la vérification se fait par démonstration et calcul. Dans les sciences empiriques, en revanche, on parle plutôt de confirmation ou de corroboration . Karl Popper a montré qu'on peut établir expérimentalement la fausseté d'une hypothèse, alors qu'il n'est pas possible d'en établir la vérité. Lorsque l'hypothèse a passé avec succès un contrôle qui aurait pu la « falsifier », on « confirme » une vérité qui ne vaut que « jusqu'à preuve du contraire ».
La vérité est relative à des méthodes et des choix scientifiques . La vérité se décline selon différents modes et différents critères. Établir une vérité fait donc l'objet de méthodes variées. Que l'on préfère telle ou telle théorie géométrique pour comprendre l'espace (Euclide, Riemann…), telle ou telle conception de la lumière, la vérité désigne finalement le point d'accord entre les esprits d'une communauté de sujets. La vérité est relative à cette communauté : elle représente alors pour elle un ensemble provisoire de conventions concernant la méthode, l'objet d'étude ou encore le modèle d'explication.
Mais ce conventionnalisme renvoie à une conception pragmatique de la vérité : entre deux systèmes d'explication, on choisit le plus pratique, celui qui augmente l'efficacité de l'action (pour faire des prévisions, soigner, être le moins onéreux possible…).
Ainsi établir une vérité relève de différentes méthodes. La vérité dépend de nous personnellement car elle engage notre capacité à pénétrer le réel, mais aussi notre capacité à raisonner, à saisir une évidence.
[Transition] La vérité doit aussi dépendre d'un « nous » collectif, garant de l'intersubjectivité mais, quand ce « nous » ne fait que poser des conventions, c'est la valeur même de la vérité qui est remise en cause, puisqu'elle n'est plus un absolu.
A. la structure a priori du sujet saisit des phénomènes.
Il s'agit maintenant de concilier l'idée que la vérité ne peut être relative et en même temps qu'elle n'est pas un absolu.
La vérité construite par le sujet ne se confond pas avec la réalité donnée. En effet, Kant explique dans la Critique de la raison pure que la vérité dépend de la structure a priori de l'esprit humain. Une connaissance est une synthèse, entre une intuition de la sensibilité et un concept de l'entendement, qui lui donne une forme. Toute donnée de l'expérience est donc saisie par des formes a priori de la sensibilité (l'espace et le temps) et des catégories de l'entendement.
De ce fait, ce qui est appréhendé par la raison n'est pas la réalité indépendante du sujet, la chose en soi, mais la réalité en tant qu'elle est saisie par l'expérience qu'en fait l'esprit humain. La vérité qui dépend de notre structure ne saisit que les phénomènes des choses.
La connaissance avec Kant ne porte plus sur la chose en soi, mais sur le phénomène , l'objet en tant qu'il est perçu par un sujet. Dès lors, on ne peut plus considérer la vérité comme un absolu à atteindre puisqu'elle est relative au sujet de la connaissance. Mais cette structure du sujet (catégorie de l'entendement, formes de l'intuition, c'est-à-dire espace et temps) étant commune à tout sujet, l'universalité et la nécessité de la connaissance sont garanties, mais ce n'est qu'une connaissance des phénomènes.
Enfin, on peut préférer, à la vérité et à l'effort de la raison, le plaisir, le pouvoir ou l'action comme le revendique Nietzsche. Mais la valeur de la vérité ne peut se prouver, elle ne peut se baser sur elle-même. La vérité est donc un choix ; elle dépend de nous car elle relève ainsi de notre liberté et de la définition que l'on donne à la dignité humaine. En ce sens, la vérité est relative au choix que fait le sujet de la considérer.
La vérité n'est pas relative au sujet de la connaissance dans la mesure où elle se distingue des opinions par son caractère objectif , c'est-à-dire universel et nécessaire.
Pourtant une vérité dépend des choix méthodologiques des scientifiques qui l'établissent. Les connaissances ont une histoire qui montre qu'une vérité est avant tout une hypothèse que l'on a confirmée, et cela jusqu'à preuve du contraire. La vérité est établie selon des choix conventionnels et pratiques .
La vérité fait l'objet d'un travail de traduction, de représentation et de formulation. Sans être le pur produit d'une invention subjective, la vérité mêle à la fois la réception d'une réalité et sa transformation. En ce sens elle n'est pas un absolu non plus. Si la vérité dépend du sujet de la connaissance, ce n'est pas dans le sens où elle serait relative à chacun mais c'est parce qu'elle dépend de la structure de tout sujet intelligent et capable de représenter logiquement la réalité. La raison du sujet serait alors le garant de son universalité.
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Pour bien se préparer aux épreuves du bac philo , rien de tel que de voir comment les professeurs s'y prennent ! L’une d’elles, Aïda N’Diaye , vous propose ce corrigé d'un sujet de dissertation sur deux grands thèmes du programme de terminale : le bonheur et la vérité .
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Les Anciens pensaient que le soleil tournait autour de la Terre. Aujourd'hui, nous savons l'inverse. Que saurons-nous demain ? Mais si les connaissances changent avec le temps, peut-on atteindre la vérité ? Autrement dit : Doit-on être sceptique parce que la vérité change avec le temps ? Entraînez-vous à la dissertation ce matin, avec Chloé Porte.
Doit-on être sceptique parce que la vérité change avec le temps ?
Analyse du sujet :
1e sens : il exprime la probabilité. → « Il doit pleuvoir ». Constater que la vérité change avec le temps peut-il nous rendre sceptique ? Est-il possible que le constat du changement de la vérité avec le temps nous incline au scepticisme ?
2e sens : Il exprime la nécessité. → « cela devait arriver ».
Y aurait-il une nécessité dans le doute sceptique ? Constater que la vérité change avec le temps doit-il nécessairement nous rendre sceptiques ?
*3e sens : * L’obligation sociale ou morale. → « Tu dois rembourses tes dettes »
Le doute est-il un impératif moral face à l’impermanence de la vérité ?
Sens fort : scepticisme aussi appelé pyrrhonisme : aussi vieux que la philosophie elle-même (Pyrrhon vivait en Grèce au IVe siècle avant notre ère, soit quelques dizaines d’années après Platon.) Le scepticisme consiste à se demander si l’accès à toute forme de vérité n’est pas une simple illusion. Il envisage comme indépassable le fait que toute prétendue vérité soit douteuse. Il s’agit d’une sagesse définitive qui consiste à suspendre son jugement (épochè).
*→ Mais suspendre son jugement définitivement n’est-ce pas renoncer à la raison ? Renoncer à la vérité, n’est-ce pas aussi renoncer à la philosophie, aux sciences… ? N’est-ce pas renoncer à ce qui permet aux hommes d’avancer et de s’élever ? Quand bien même la vérité ne serait qu’une quête, n’est-elle pas une quête dont l’humanité ne saurait se passer ? *
De plus, si rien n’est absolument vrai alors tout est permis. → Comment ne pas tomber dans un relativisme dangereux ? Ainsi, il ne serait plus vrai de soutenir qu’en 1942, en France, il fallait résister à l’occupant plutôt que de juger qu’il fallait collaborer avec lui ? Si tout est affaire d’opinion alors pourquoi ne serait-il pas permis d’envisager la torture dans certains cas ?
On peut également penser à un sens faible , sens proposé par Karl Popper dans sa conférence prononcée à l’Université de Tübongen en 1981 : Tolérance et responsabilité intellectuelle : « […] cette appellation (le scepticisme) peut aisément conduire à des malentendus. Le Duden [1] définit le « scepticisme » comme un doute, une incrédulité, et le « sceptique » comme un homme méfiant et c’est apparemment la signification allemande du mot et principalement sa signification moderne. Mais le verbe grec dont est dérivée la famille lexicale (sceptique, le sceptique, le scepticisme) ne signifie pas « douter » mais « porter un regard critique, examiner, peser, analyser, chercher, explorer ». »
→ Il semble dès lors absolument nécessaire de distinguer le doute comme fin du doute méthodique, moyen permettant de discriminer le vrai du faux !
Cause _* *: Constater que la vérité change avec le temps → *_conséquence : être sceptique.*
→ La vérité désigne la qualité d’être vrai qui s’attache à certains énoncés, à certaines propositions ou à certaines connaissances. Le mot s’emploie aussi pour désigner ces énoncés vrais, ces propositions vraies ou ces connaissances vraies, dont on dit qu’elles constituent des vérités. On parle de vérités cognitives (ou théoriques) → ces vérités peuvent relever de divers domaines de connaissance comme les mathématiques, la physique ou encore l’histoire. Les vérités peuvent aussi être des vérités morales, elles concernent le champ de l’action et l’on parle alors de vérités pratiques.
Traditionnellement, les philosophes ont défini la vérité selon deux critères principaux : d’un côté l’adéquation de nos énoncés au réel , de l’autre la cohérence du discours, la non-contradiction .
→ Le premier critère place donc la vérité dans le discours sur le réel : un énoncé ne saurait être vrai s’il ne correspond pas à la réalité dont il parle. Si je dis « il pleut » alors qu’un beau soleil brille au dehors, ma proposition ne pourrait en aucun cas être vraie !
Mais comment être sûrs que ce que nous disons du réel correspond bien au réel ? Comment être sûr que ce que nous percevons du réel est bien le réel lui-même ?
→ Ce premier critère place donc la question de l’objectivité au cœur de la réflexion sur la vérité. Force est donc de constater que la vérité est elle-même une notion philosophique problématique.
Le second critère, purement formel, semble moins problématique. Si je dis d’un cercle qu’il est carré, il est évident que ce que je dis n’est pas cohérent et que mon énoncé est faux !
Qu’énonce notre sujet concernant la vérité ?
N’existe-t-il pas des vérités que résistent au temps ? Et dès lors, si certaines vérités résistent au temps, le lien de causalité entre le constat du changement et le doute sceptique ne s’effondre-t-il pas ? Si l’on peut constater que certaines vérités résistent au temps, ne doit-on pas renoncer à être sceptique ?
Ne pourrait-on pas envisager au contraire que le changement puisse être un bien ? Si la vérité change, n’est-ce pas qu’elle évolue et en ce sens qu’elle progresse ? Le changement ne peut-il pas être signe de progrès ?
Problématisation.
Si l’on envisage les notions de vérité et de jugement vrai à la lumière de la théorie platonicienne des Idées, alors la vérité relève de l’éternité, la vérité est nécessairement immuable. Puisqu’en effet, selon Platon, l’Idée est absolue, éternelle et immuable. Les choses ne sont pas dites belles en vertu d’un jugement relatif à chacun, mais les hommes les déclarent belles parce qu’ils parviennent à les rapporter à une idée du Beau, commune à toute les âmes éclairées. Dès lors, constater que la vérité change avec le temps ne peut qu’incliner au scepticisme. (cf. Platon contre Protagoras, « l’homme est la mesure de toute chose », les sophistes estimaient toute connaissance comme intrinsèquement relative au sujet et à sa perception des choses.) Mais la vérité change-t-elle nécessairement avec le temps ? Et si la vérité peut changer, ce changement doit-il nécessairement conduire au scepticisme ? Ne serait-il pas possible de repenser un lien entre vérité et changement qui non seulement ne conduise pas au scepticisme mais qui aussi soit un bien ?
→ Constater que la vérité change avec le temps doit-il nous rendre sceptique ou au contraire ne devrions-nous pas voir dans le changement quelque chose de l’ordre du progrès ou du moins de la vitalité de la pensée en marche ? La vérité ne se doit-elle pas d’être dynamique ?
Afin d’examiner ce problème nous commencerons par examiner quels pourraient-être les dangers du scepticisme. Et, afin d’éviter cet écueil, parfois tentant certes, mais sclérosant pour la pensée, décourageant pour la recherche et dangereux pour la morale, nous tâcherons de dégager les limites du pyrrhonisme. N’existe-t-il pas des vérités qui résistent au passage du temps et qui dès lors doivent faire renoncer au scepticisme ? Puis, constatant que certaines vérités peuvent effectivement changer avec le temps, nous nous demanderons si le changement dans le temps ne peut pas, plutôt que d’être pensé comme un danger pour la vérité, devenir un allié de celle-ci. Le temps ne permet-il pas à la vérité de se déployer ? Si les vérités changent n’est-ce pas plutôt le signe d’un progrès ? Enfin, il s’agira d’envisager le doute non plus comme une fin mais comme un moyen : la mise à l’épreuve d’hypothèses n’est-elle pas le signe d’une recherche intellectuelle honnête ? Se soumettre à la critique, accepter la discussion, n’est-ce pas la meilleure arme contre les terrorismes multiples et le totalitarisme ?
I) _* *_Danger et limites du scepticisme : des vérités éternelles contre l’épochè
→ Affrontement philosophie/ scepticisme qui remonte aux origines de la philosophie (cf. théorie platonicienne des idées élaborée pour combattre le relativisme des sophistes). Par conséquent, en tant qu[e]’ (apprentis !) philosophes, il semble relever de notre devoir de combattre aussi le scepticisme !
D’ailleurs, affirmer qu’il n’y a pas de vérité, n’est-ce pas contradictoire ?! (Paradoxe : si rien n’est vrai, nous ne pouvons tenir pour vrai que rien ne soit vrai !)
→ De plus, il existe certaines vérités qui semblent éternelles et immuables et qui, dès lors, prouvent que la vérité, ou du moins certaines vérités, sont accessibles à l’homme :
→ Cependant, on peut également constater que certaines vérités changent avec le temps. [Ex : l’évolution des idées en science. (Kuhn, changement de paradigmes)→référence pas forcément nécessaire !]
Ex : du géocentrisme à l’héliocentrisme.
Cet exemple nous permet cependant de concéder que le scepticisme peut être tentant pour éviter certains abus que l’on a pu commettre si souvent (et que l’on commet encore hélas) au nom de la prétendue vérité.
Ne faudrait-il pas alors repenser le critère de vérité, le critère de l’adéquation ? Comment être certains d’accéder aux choses en soi ? La vérité se doit-elle réellement d’être éternelle et immuable ? Refuser tout changement, toute remise en question de la vérité, n’est-ce pas être dogmatique ?
II) _* *_Redéfinition du critère de la vérité comme adéquation. Le changement comme un allié de la liberté.
→ Solution Kantienne : l’objectivité de la vérité non plus dans l’adéquation (impossible) avec les choses en soi mais dans l’intersubjectivité. (cf. Critique de la raison pure , l’introduction, texte abordable en terminale → les concepts a priori , les catégories de l’entendement, la connaissance comme synthèse a priori). Possibilité d’un accord entre les sujets sur leurs jugements : l’intersubjectivité qui délimite ainsi l’espace des vérités possibles.
Nous constatons donc un changement (et quel changement !), celui du critère même de la vérité comme adéquation. → Le changement ne semble donc pas mettre à mal la vérité et devoir nous rendre sceptiques. Il semble au contraire compatible avec un progrès de la vérité.
Le temps n’est-il donc pas plutôt un allié de la vérité ?
→ Le changement permet à la vérité de se déployer et de se réaliser.
Chez Hegel, le vrai se déploie dans le temps :
Ex : le passage de la forme symbolique de l’art, à la forme classique et enfin à l’art romantique. → Ce changement permet à l’Idée de se déployer et de se réaliser.
L’accès au vrai se fait non seulement dans le temps mais aussi et surtout dans le changement !
[Remarque : Retour sur le premier critère de vérité (la non-contradiction) pour montrer que ce critère est complexifié par Hegel : sa conception dialectisée de l’accès au vrai, qui comprend en elle-même un moment de contradiction, moment nécessaire qui constitue un moment de déploiement du vrai : les contraires s’affrontent avant même de se réconcilier !
On peut donc penser le changement des critères même de la vérité sans pour autant tomber dans le scepticisme !]
→ Le changement permet à la somme des vérités d’augmenter et à la somme des erreurs de diminuer.
Claude Bernard : extrait de son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale .
On peut également penser à Bachelard : La Formation de l’esprit scientifique .
Changement = progrès scientifiques= la somme des vérités croît au fur et à mesure que la somme des erreurs décroît.
→Changement vers plus d’universalité en éthique.
Certains faits qui étaient complètement acceptés et considérés comme normaux et même justes, bons sont aujourd’hui complètement obsolètes : les châtiments corporels à l’école par ex !!!!!
Constater un tel changement ne doit pas nous incliner au scepticisme mais semble au contraire prouver que les hommes tendent à plus de justice, plus d’égalité et donc plus de vérité dans la sphère pratique.
Pour aller plus loin encore, il semble absolument nécessaire face au relativisme de fonder la morale sur un critère universel.
Le devoir semble plutôt être du côté de l’universalisation possible des maximes qui guident nos actions ! Contre le relativisme, l’universalité et l’intersubjectivité (encore !).
Nous avons donc vu que le changement n’était pas toujours incompatible avec la vérité, bien au contraire, et que le temps permettait à la vérité de se déployer, que le changement pouvait être synonyme de progrès.
Dès lors, plutôt que d’être enclin au scepticisme face au changement, ne devrait-on pas déplacer le problème : le doute ne devrait-il pas plutôt nous assaillir non pas face au changement mais face au refus du changement ?
III) _* *_Le doute face au dogmatisme. Le doute comme moyen et non plus comme fin, un doute discriminatoire.
→Refuser le changement = refuser la critique et la réfutation.
Critère de falsification comme critère de scientificité. Cf. Popper. Dès lors, l’honnêteté intellectuelle, l’honnêteté du savant est de se soumettre au test, de chercher à falsifier sa théorie plutôt que de cherche à la vérifier à tout prix.
Texte : Conjecture et réfutation .
Que dit falsification dit possibilité pour une théorie d’être écartée. Mais si c’est cela qui fonde la science alors le changement ne doit pas faire peut et pousser au renoncement, au contraire !
La « confirmation » d’une théorie ne nous apporte rien concernant sa valeur de vérité, tandis que sa réfutation montre la vraie nature des théories scientifiques : elles sont corroborées aussi longtemps qu’elles n’ont pas été réfutées. L’histoire des sciences expérimentales est en quelque sorte un cimetière d’hypothèses éliminées par la dialectique corroboration/réfutation, science périmée/ science –provisoirement-sanctionnée. La modalité hypothétique ne referme pas la science sur son imperfection (→ scepticisme) mais l’ouvre indéfiniment sur son avenir (progrès).
→ Ethique de la discussion.
Texte de Popper : Tolérance et responsabilité intellectuelle .
« Le relativisme critique est la position selon laquelle dans l’intérêt de la vérité de chaque théorie –tant mieux si elles sont nombreuses- doit entrer en concurrence avec d’autres. Cette concurrence consiste dans la discussion rationnelle des théories et leur examen critique. La discussion est rationnelle, cela signifie que l’enjeu est la vérité des théories en concurrence : la théorie qui semble se rapprocher le plus de la vérité dans la discussion critique est la meilleure : et la meilleure théorie évince les plus mauvaises. L’enjeu est ici la vérité ».
*- Kant, * Critique de la raison pure , Introduction, 1781, trad. Alain Renaut, (GF Flammarion, 1997), p.110-111
*- * Deux versions d’Antigone : Sophocle et Anouilh
Retrouvez nos Tutos philo ! Les invités des Nouveaux chemins se rappellent de leur premier contact avec la Philosophie et vous prodiguent leurs conseils pour bien réussir au bac.
REFERENCES MUSICALES :
- Dvorak , Trio n°4 en mi min
*- Jean Gabin, * Maintenant je sais
*- Johnny Cash, * Time changes everything
Par Géraldine Mosna-Savoye
Réalisation: Nicolas Berger
Prise de son: Jean-Pierre Zing et Alex James
Lectures: Olivier Martinaud
Ce cours sur la vérité vous aidera à préparer l'épreuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filière (L, ES, S).
Au programme : le scepticisme, le doute radical de Descartes et l'expérience du cogito...
Sujet possible : Peut-on atteindre une vérité certaine ?
Il semble que nous formulions fréquemment des vérités incontestables : « il fait beau aujourd’hui », quand le soleil brille et qu’aucun nuage n’est visible à l’horizon ; « 3 X 3 = 9 » quand nous récitons nos tables de multiplication, ou encore quand nous nous bornons à constater un fait : « j’ai rencontré Jean hier », etc.
Pourtant, est-ce réellement le cas ? Pouvons-nous réellement formuler des jugements dont la vérité ne fait aucun doute ?
Le scepticisme est précisément une doctrine qui nie cela.
Cette doctrine repose sur l’idée que l’ensemble de nos idées et concepts sont faux. Il devient alors inutile de les utiliser, et par conséquent de penser.
Pyrrhon, le premier sceptique, résumait cela ainsi : Aucune chose n’est plus ceci que cela . Lorsqu’on comprend cela, on arrête de formuler des opinions sur les choses : c’est la fameuse suspension de jugement sceptique (épochè).
Etonnamment, on atteint alors une forme de bonheur : on devient impassible, serein, puisque ce qui nous trouble et nous rend malheureux, ce sont certains jugements. Si l’on juge que la mort est un mal par exemple, on est angoissé à l’idée de mourir. Mais si l’on ne fait plus aucun jugement, plus aucune cause de trouble ne vient nous affecter.
Pourquoi les sceptiques doutent-ils que l’on puisse atteindre une vérité certaine ?
Ils se basent sur un ensemble d’arguments appelés tropes sceptiques . Voici certains d’entre eux.
-le désaccord des sages : aucune vérité n’est admise comme certaine par l’ensemble des systèmes philosophiques. Aristote contredit Platon, le stoïcisme contredit l’épicurisme, et aucune idée ne fait l’objet d’un consensus.
-la relativité des moeurs : les peuples adoptent différentes règles de vie et aucune règle ne fait l’objet d’un consensus universel. Ce qui semble cruel et interdit dans un pays sera toléré, voire encouragé dans un autre. Une idée que Pascal (qui n’est pas un sceptique) résume des dizaines de siècles plus tard ainsi : Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà .
-les erreurs des sens : nos organes des sens n’ont pas exactement la même constitution donc chacun voit et entend différemment des autres. Surtout nos sens nous trompent : un bâton plongé dans l’eau paraît brisé, une tour carrée paraît ronde de loin, etc.
-l’inutilité de la démonstration : si l’on propose un argument pour fonder une idée, il faudra prouver cet argument par un autre argument, qui lui-même devra être prouvé, etc. On est donc confronté à une régression à l’infini, puisqu’il faudra toujours une démonstration pour fonder la démonstration antérieure, ce qui rend inutile toute argumentation.
Pyrrhon, le premier sceptique, menait une vie en accord avec ses principes. Il partait au hasard (puisque rien ne lui prouve qu’il vaut mieux être ici que là), marchait au-devant des précipices (puisque rien ne lui prouve que la mort est un mal), heureusement retenu par ses disciples.
Un jour il s’enfuit devant un chien, et moqué par ses disciples, répondit qu’ il est difficile de dépouiller l’homme de fond en comble (de ses jugements).
On le voit : les arguments sceptiques pour montrer qu’on ne peut atteindre une vérité certaine sont nombreux.
Néanmoins, n’est-il pas possible de trouver une vérité certaine, qui résiste aux arguments sceptiques ?
C’est là le pari que relève Descartes.
Descartes dans ses Méditations métaphysiques cherche une vérité certaine. Remettant en cause l’enseignement qu’il a reçu, il concède aux sceptiques que l’on peut remettre en question la plupart des idées considérées à tort comme certaines par le sens commun.
On ne peut par exemple se fier au témoignage des sens. Reprenant les exemples du bâton brisé et de la tour, il remarque qu’ il est de la prudence de ne se jamais fier entièrement à ceux qui nous ont une fois trompé .
Les vérités mathématiques sont-elles certaines ? Peut-on douter que 2+3=5 ou que deux droites parallèles ne se coupent jamais ?
Descartes fait observer que Dieu, dans sa toute-puissance, est en mesure de nous tromper sur ces points.
Ou plutôt, puisque Dieu dans son infinie bonté ne peut être suspect d’un tel comportement : on peut imaginer qu’un malin génie a assez de puissance pour nous faire croire à de telles idées, alors qu’elles sont fausses.
Il faut donc partir de la pire des hypothèses, celle selon laquelle un malin génie , un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé […] emploie toute son industrie à me tromper toujours , et voir si même ainsi, il existe une vérité qui peut résister et être considérée comme certaine.
C’est le cas. Si on part de l’idée sceptique que tout est douteux, alors il est certain que je doute (de tout). Si je doute, je pense. Si je pense, je suis. Ainsi que Descartes le résume dans le Discours de la méthode : Je pense donc je suis . C'est là la vérité certaine que nous cherchons, découverte au terme de l’expérience du cogito .
Dans les Méditations métaphysiques , Descartes la formule ainsi : Je suis, j’existe est nécessairement vraie toutes les fois que la prononce ou que je la conçois en mon esprit .
Quel est ce « Je » dont Descartes a prouvé l’existence ? Ce n’est pas une âme, ni un corps, (la signification de ces termes est douteuse), mais simplement une « chose qui pense ». Voici la seule chose certaine qu’on peut dire concernant la nature du sujet pensant.
Or de cette première vérité indubitable, Descartes va déduire d’autres vérités, concernant le monde, ou Dieu. Par exemple, il va déduire l’existence de Dieu de la présence en nous de l’idée de Dieu. J’ai en moi l’idée de Dieu, donc il existe car ce n’est pas moi, être fini qui ai pu créer cette idée d’un être infini (l’effet ne peut pas être supérieur à la cause).
On le voit donc : il existe des vérités certaines qui résistent au doute sceptique.
Néanmoins on peut se demander s’il existe des vérités absolues, et si toute vérité n’est pas relative .
On a jusqu’à présent entendu par « vérité » des propositions universelles , valant pour tous les temps et tous les pays, de type : « la somme des angles d’un triangle est de 180° ». Ne peut-on imaginer plutôt que chacun a sa vérité, et que celle-ci n’est valable que pour celui qui l’énonce ?
C’est là l’idée de Protagoras : L’homme est la mesure de toute chose . Cela signifie que chacun porte en soi sa vérité, et il n’en est pas qui soit moins estimable que d’autres. Si l’on trouve qu’un tableau n’est pas beau, ce sera là pour nous une vérité. Si notre voisin trouve qu’il s’agit là d’une œuvre magnifique, ce sera pour lui une vérité : on ne peut hiérarchiser ces deux positions en montrant pourquoi l’une est meilleure que l’autre.
On peut généraliser cela à l’ensemble des idées que nous adoptons. Ainsi par exemple, les normes morales : si un peuple a décidé d’admettre le cannibalisme, on ne peut le condamner : ce sont là les normes qu’il a décidé d’adopter, et qui ne sont pas moins vraies que les normes judéo-chrétiennes qui interdisent le cannibalisme.
Voici comment Platon résume la pensée de Protagoras, dans le Théétète :
SOCRATE : « Il semble bien que ce que tu dis de la science n’est pas chose banale [152a] ; c’est ce qu’en disait Protagoras lui-même. Il la définissait comme toi, mais en termes différents. Il dit en effet, n’est-ce pas, que l’homme est la mesure de toutes choses, de l’existence de celles qui existent et de la non-existence de celles qui n’existent pas. Tu as lu cela, je suppose ? THÉÉTÈTE : Oui, et plus d’une fois. SOCRATE : Ne veut-il pas dire à peu près ceci, que telle une chose m’apparaît, telle elle est pour moi et que telle elle t’apparaît à toi, telle elle est aussi pour toi ? Car toi et moi, nous sommes des hommes. THÉÉTÈTE : C’est bien ce qu’il veut dire. SOCRATE : Il est à présumer qu’un homme sage ne parle pas en l’air. Suivons-le donc. N’arrive-t-il pas quelquefois qu’exposés au même vent, l’un de nous a froid, et l’autre, non ; celui-ci légèrement, celui-là violemment ? THÉÉTÈTE : C’est bien certain. SOCRATE : En ce cas, que dirons-nous qu’est le vent pris en lui-même, froid ou non froid ? ou bien en croirons-nous Protagoras et dirons-nous qu’il est froid pour celui qui a froid, et qu’il n’est pas froid pour celui qui n’a pas froid ? THÉÉTÈTE : Il semble bien que oui. SOCRATE : N’apparaît-il pas tel à l’un et à l’autre ? THÉÉTÈTE : Si »
On le voit : le relativisme déconstruit la notion de vérité, et on ne sait ce qu’il en reste, après une telle opération. Néanmoins, si l’on admet le concept de vérité relative, alors on atteint une forme de certitude : il est certain que pour moi, il fait froid, ou que le tableau n’est pas beau. Il suffit d’être à l’écoute de ce que je ressens pour atteindre une vérité certaine.
On voit qu’il existe des vérités certaines. Si l’on n’est pas convaincu par la vérité absolue telle que Descartes pense l’avoir mise au jour dans l’expérience du cogito, rien ne nous empêche de restreindre nos ambitions et d’admettre qu’il existe au moins, des vérités relatives certaines.
Le rationalisme cartésien « je pense donc je suis »-y a-t-il un sens à débattre de la véritéfaut-il démontrer pour savoir faut-il toujours dire la vérité raison, vérité, croyance et opinion -, dissertations, commentaires sur la connaissance en philosophie.
Dissertations philosophiques
douter, est-ce renoncer à la vérité ?
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Commentaires philosophiques
MILL, Système de logique, 1843
quelle est la différence entre les phénomènes de la société et les phénomènes scientifiques ?
Mill, De la liberté ?
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Alain, Mars ou la guerre jugée
ALAIN,Mars ou la guerre jugée, étude d'un extrait du bac 2017, Washington ES
Bergson La pensée et le mouvant
"Il faut un hasard heureux.....à cette époque comme faits"
"Qu’est-ce qu’un jugement vrai ? ... ne reproduit rien"
Descartes, Méditations, II
Analyse du morceau de cire
La vérité (du latin veritas , « vérité », dérivé de verus , « vrai ») est la correspondance entre une proposition et la réalité à laquelle cette proposition réfère - La première définition de la vérité repose sur la correspondance entre un énoncé, qui est dit « vrai », et la réalité. La vérité = adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense. Un énoncé est vrai seulement s'il correspond à la chose à laquelle il réfère dans la réalité.
Spinoza Pensées métaphysiques , trad. R. Caillois, Gallimard, La Pléiade, pp. 316-317.
La première significatiion de vrai et de faux semble avoir son origine dans les récits; et l'on a dit vrai un récit quand le fait raconté était réellement arrivé; faux, quand le fait raconté n'était arrivé nulle part. Plus tard, les philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord d'une idée avec son objet; ainsi, on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même; fausse, celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité. Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit. Et de là on en est venu à désigner de la même façon, par métaphore, des choses inertse; ainsi, quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui.
Qu'est-ce qu'une vérité de fait?
Hume prend l'exemple du lever du soleil pour établir sa distinction entre vérités de fait et vérités de raison:
" Les vérités de fait ne sont pas aussi certaines que les vérités de raison : il n'est donc pas absolument certain que le soleil se lèvera demain, car le contraire n'est pas contradictoir e ." Hume.
les vérités de fait sont contingentes et leur opposé est possible
Contingent | Non nécessaire. Est contingent ce qui pourrait être différent, ce qui, dit Aristote, pourrait être ou ne pas être sous quelque rapport que ce soit. Quelque chose est contingent quand son contraire est possible. (Leibniz) Aristote distingue la science théorique qui porte sur le nécessaire de l'action pratique qui porte sur le contingent. |
Nécessaire | Caractère de ce qui ne peut pas être autrement. Ce dont le contraire est impossible. On distingue: |
Possible | Est possible remarquons que le possible sert à définir le nécessaire (ce dont le contraire est impossible) et le contingent (ce dont le contraire est possible) |
"Je distingue entre les vérités de fait et les vérités de raison. Les vérités de fait ne peuvent être vérifiées que par leur confrontation avec les vérités de raison, et par leur réduction aux perceptions immédiates qui sont en nous, et dont S. Augustin et M. Descartes ont fort bien reconnu qu'on ne saurait douter ; c'est-à-dire, nous ne saurions douter que nous pensons, et même que nous pensons telles ou telles choses. Mais, pour juger si nos apparitions internes ont quelque réalité dans les choses, et pour passer des pensées aux objets ; mon sentiment est, qu'il faut considérer si nos perceptions sont bien liées entre elles et avec d'autres que nous avons eues, en sorte que les règles des mathématiques et autres vérités de raison y aient lieu : en ce cas, on doit les tenir pour réelles; et je crois que c'est l'unique moyen de les distinguer des imaginations, des songes, et des visions. Ainsi la vérité des choses hors de nous ne saurait être reconnue que par la liaison des phénomènes. Le critérion des vérités de raison, ou qui viennent des conceptions , consiste dans un usage exact des règles de la Logique."
Leibniz , Essais de Théodicée , 1710, "Remarques sur le livre de l'origine du mal", GF-Flammarion, 1969, p. 390-391.
Une vérité de raison
Elle est nécessaire et non contingente - un e?nonce? est vrai par ses relations logiques internes. Ex 2+2=4
Le rationalisme :
• Définition : c’est une doctrine qui pose que la connaissance relève de la raison. On peut illustrer cette idée avec Brunschvicg : « l’intelligence humaine peut tout comprendre » ou encore, Hegel : « Tout ce qui est réel et rationnel et tout ce qui est rationnel est réel ».
• Le principe de raison suffisante : le rationalisme considère que la raison peut tout comprendre, on peut alors poser une intelligibilité universelle et affirmer que :
1. Tout fait a une cause : principe de causalité.
2. Tout fait a une loi : Principe de déterminisme.
3. Tout fait a une fin : Principe de finalité.
4. Impossible qu’1 chose soit et ne soit pas : Principe de contradiction.
Ainsi Belon le rationalisme, la raison peut tout comprendre selon la cause, le déterminisme, la finalité et la non-contradiction. Le principe de raison suffisante permet de rendre compte de tout et élimine le hasard et la contingence et l’irrationnel.
L’irrationnel :
On définit l’irrationnel comme ce qui est contraire ou inaccessible à la raison. On peut considérer qu’un phénomène qui échappe à la raison comme « les miracles » est un phénomène irrationnel. Nous pouvons élargir la définition et affirmer que l’irrationnel est ce dont la raison ne peut rendre compte à un moment donné comme par exemple le tonnerre dans l’antiquité. Les irrationnels obligent l’homme à reconnaître les limites de la raison et de ce fait, la finitude de l’homme. Si les irrationnels existent alors, la connaissance est relative, la raison ne pouvant comprendre que ce qui lui est accessible. L’irrationnel peut aussi être « ce qui ne procède pas de la raison » comme, l’imagination, la passion.
Le rationalisme cartésien :
Descartes veut fonder une mathématique universelle et cherche en philosophie une vérité dont la certitude serait égale à celle des mathématiques. Il suit le raisonnement mathématique, appelé un raisonnement discursif qui comprend l’intuition et la déduction :
• L’intuition : Selon Descartes suppose l’évidence, c’est une notion simple qui n’est pas déduite mais qui va permettre de déduire les autres notions. L’évidence renvoie chez Descartes à la vérité et la vérité suppose la clarté et la distinction : « ce qui est clair et distinct, ce qui est conçu clairement et distinctement ne peut être faux ». L’intuition est donc claire et distincte donc vraie car les critères de vérité sont selon Descartes la clarté et la distinction : l’évidence.
• La déduction : la déduction par opposition à l’intuition n’est pas évidente. La vérité de la déduction n’est pas immédiate. Elle suppose la certitude de la mémoire. On déduit, on infère une chose d’une autre à partir d’un premier principe connu par intuition donc vrai. Les conclusions sont donc tirées d’autres choses connues avec certitude. Cependant, le premier principe est toujours connu par intuition tandis que les conclusions le sont par déduction.
Comment ce schéma s’applique t’il à la philosophie ? Comment le philosophe peut-il atteindre la certitude mathématique ?
Descartes nous dit que le point de départ en philosophie est le doute qui doit être méthodique, il faut suspendre son jugement et hyperbolique, poussée à l’extrême.
Dans la 2e?me Me?ditation Descartes e?crit : « Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n’a jamais e?te? de tout ce que ma me?moire remplie de mensonges me repre?sente ; je pense n’avoir aucun sens ; je crois que le corps, la figure, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu’est-ce donc qui pourra e?tre estime? ve?ritable ? Peut-e?tre rien autre chose, sinon qu’il n’y a rien au monde de certain. »
D’où l’hypothèse d’un dieu trompeur chez Descartes doublée de la fiction d’un malin génie qui emploierait toute son énergie à nous tromper. Il représenterait donc l’illusion, source d’erreurs pour l’homme qui prend les fictions pour des réalités. L’homme doute et suspend son jugement et c’est dans l’acte de douter que s’affirme le sujet pensant. Ainsi, le malin génie peut me tromper autant qu’il voudra, s’il me trompe, c’est que je suis. « Je doute mais tandis que je doute je ne peux douter que je pense et si je pense, je suis car pour penser, il faut être ».
« Je pense donc je suis » = cogito ergo sum
Nous retrouvons la notion simple, non déduite qu’est l’existence et qui sert à déduire la pensée connue par déduction. Il y a donc une conjonction nécessaire entre ma pensée et mon existence. L’existence est première, « pour penser, il faut être ». L’existence relève de l’intuition et la pensée de la déduction.
L’esprit triomphe du doute. La première certitude est donc « je suis », « j’existe » et à partir de l’existence, on peut déduire la pensée. L’esprit sort du doute. On retrouve donc en philosophie une certitude égale à la certitude mathématique. On peut donc appliquer la déduction à la philosophie.
Ainsi, a? cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fu?t telle qu’ils nous la font imaginer. Et parce qu’il y a des hommes qui se me?prennent en raisonnant, me?me touchant les plus simples matie?res de ge?ome?trie, et y font des paralogismes, jugeant que j’e?tais sujet a? faillir, autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour de?monstrations. Et enfin, conside?rant que toutes les me?mes pense?es, que nous avons e?tant e?veille?s, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me re?solus de feindre que toutes les choses qui m’e?taient jamais entre?es en l’esprit n’e?taient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussito?t apre?s, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout e?tait faux, il fallait ne?cessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette ve?rite? : je pense, donc je suis, e?tait si ferme et si assure?e, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’e?taient pas capables de l’e?branler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.
Descartes , Discours de la me?thode (1637), quatrie?me partie
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Le Scepticisme :
Le scepticisme est un courant philosophique du 4ème siècle avant J.C. Le représentant est Pyrrhon, il est impossible d’atteindre une certitude. Rien n’est juste ou injuste, beau ou laid, rien n’existe du point de vue de la vérité… Chaque chose n’est pas plus ceci que cela ». Il n’existe donc que des apparences, c'est-à-dire des phénomènes. Le Doute est donc un point de départ de la sagesse sceptique mais l’homme ne sort pas de ce doute puisqu’il ne peut rien dire sur rien, une chose par exemple n’est pas plus juste qu’injuste, pas plus ceci que cela. Le doute = point de départ + point d’arrivée. Le doute fait que l’homme ne sort pas des apparences ou des phénomènes. A la différence de : Descartes = Doute = point de départ hyperbolique, méthodique mais le doute n’est pas un point d’arrivée. L’homme sort du doute par la vérité indubitable : Il ne doute plus de son existence : « Pour penser il faut être ». • L’existence est première = je ne doute plus de l’existence, c’est une évidence • La pensée, je ne doute plus de ma pensée car elle est déduite de mon existence. Cogito = Vérité indubitable = Point d’arrivée. Selon les sceptiques, il est impossible d’établir une certitude. Les arguments sceptiques : L’argument de la discordance : On ne peut ni approuver, ni réfuter une proposition car les opinions sont variées et en constante opposition. Régression à l’infini : Pour poser une preuve, elle doit être justifiée à partir d’une autre preuve et ainsi de suite à l’infini. L’argument de la relation : il n’y a pas de vérité que relative, les choses en effets ne sont pas appréhendées par elles-mêmes mais relativement à autre chose, la grandeur par rapport à la petitesse.
La raison ne peut pas tout connaître : un nouvel ordre de connaissance, le cœur
Pascal oppose la raison, un autre ordre de connaissance : le Cœur. Nous retrouvons dans ses citations la tendance à valoriser le cœur par rapport à la raison : « le cœur a des raisons que la raison ignore ».
Les pensées.
Le penseur affirme qu’il existe une connaissance par les sentiments. La connaissance ne suppose pas seulement la raison, il faut intégrer toutes les puissances de la vie. Il faut admettre une pensée irrationnelle. La rationalité a des limites et se laisse dépasser en particulier par la spiritualité. « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent » ? Le principe de raison suffisante est donc sacrifié au profit des raisons du cœur.
Distinctions conceptuelles :
Sens : direction / but, finalité
Vérité / certitude
Débat / doute
Le raisonnement s’organise autour de la relation entre la vérité et la certitude
Reformulation : le débat peut-il aider à trouver la vérité ?
Problématisation : le sujet suggère d’une part qu’il est inutile de débattre de la vérité, car si on a déjà la vérité, à quoi bon la remettre en question dans le débat ? Mais d’autre part il suggère que la discussion philosophique peut permettre de se rapprocher de la vérité, qui est très différente de la certitude.
Plan possible :
I- Il n’y a pas de sens (direction) à débattre de la vérité puisque débattre revient à douter : le débat c’est presque la marche arrière de la vérité, il n’a pas de sens puisqu’il va dans la mauvaise direction
A/ Lorsqu’il y a un débat c’est qu’il n’y a pas certitude. Or la vérité se doit d’être certaine ; donc il n’y a pas de sens à débattre de la vérité puisqu’on sait déjà que ce qui est vrai est certain et ne peut être remis en question. Il est absurde d’en douter.
B/ En effet le doute nous éloigne de la certitude, c’est-à-dire de la vérité. On peut voir avec Descartes, dans ses Méditations Métaphysiques , qu’il y a en nous des idées nécessairement vraies, innées, telles le « je pense donc je suis ». Or le débat nous éloigne de ces vérités en les remettant en question.
C/ La Vérité se connaît comme Vérité. Pour Hegel, l’Idée absolue est la Vérité, qui se sait telle, toute Vérité ; la vérité qui doute n’est déjà plus vérité, elle est errance, illusion, erreur. La Vérité est ce qui nous éloigne du doute. Débattre nous éloigne de la vérité et nous rapproche du doute.
II- La vérité reste subjective, et différente de la certitude : débattre permet donc de parvenir à une vérité commune grâce aux vertus du dialogue. Il peut y avoir un sens (direction) à débattre de la vérité car, pour utiliser une métaphore géographique, le débat nous rapproche de la vérité
A/ le chemin à la vérité est tortueux ; la doute méthodique est une bonne manière d’y accéder. Descartes propose ainsi de douter, non pas de tout, mais de tout sauf des idées claires et distinctes. Méthodiquement rétablir la connaissance en partant du seul postulat que « je pense donc je suis », et voir comme dépasser l’erreur grâce au doute, en ne rétablissant que ce dont je suis absolument certain. Cela peut donc se faire par exemple par un débat suivant une méthode rigoureuse.
B/ Pour Merleau-Ponty, le dialogue est un acte philosophique et phénoménologique très fort par lequel on peut créer un « être-à-deux », c’est-à-dire : une union langagière et intellectuelle de deux êtres qui se rapprochent par là-même d’une vérité plus forte que leurs vérités individuelles, car la vérité du dialogue devient transcendante, surplombante.
C/ le débat contient certes intrinsèquement une forme d’erreur, d’incertitude, de doute, d’errance, etc. Mais on peut trouver la vérité par l’erreur encore mieux que par la certitude. Pour Bachelard, c’est en revenant sur un passé d’erreurs que nous trouvons la vérité. Le doute se fait rétrospection pour mieux nous voir nous-mêmes dans notre vérité.
III- La vérité est contenue dans le fait même de débattre : le débat est non seulement utile mais aussi nécessaire à la vérité. Il y a donc un sens (but, finalité) au fait de débattre de la vérité, puisque c’est précisément la manière par laquelle on peut la trouver.
A/ On peut ici distinguer vérité et certitude. La certitude est connaissance figée ; la vérité quant à elle se situe dans le mouvement perpétuellement renouvelé de la vie. On peut voir avec Bergson que chercher à figer le monde, à lui apposer des grilles de lectures sûres d’elles-mêmes, prédéfinies, ce n’est pas mieux le connaître dans sa vérité mais lui faire défaut. La vérité n’est pas certitude mais débat, elle n’est pas figée mais en perpétuel mouvement.
B/ La vérité est recherche de vérité : en débattant, en discutant, en dialoguant, en partageant les expériences ! Pour Spinoza, l’erreur provient d’un manque de connaissance. On peut alors tenter de définir la vérité dans ce chemin pour combler le manque de connaissance d’où surgit l’erreur. La vérité est quête de soi et de l’autre dans le geste intersubjectif du débat, et non pas certitude de son existence.
C/ Le privilège attribué à la clarté est un préjugé moral, nous dit Nietzsche. Tout se passe comme si le débat était dévalué dans son potentiel créateur, alors même que sans lui, il n’y aurait pas de vérité. Observer le monde dans un filtre clair, sûr, « vrai », c’est se bercer d’illusions et non pas trouver la vérité mais s’en éloigné. Ce n’est pas le débat qui éloigne de la vérité, mais la certitude elle-même.
La démonstration est un raisonnement qui permet d’établir la nécessité d’une vérité, elle procède par un enchaînement logique. .
Notre sujet se pose en fait la question de savoir s'il exisste une connaissance fiable? Qu'est-ce qui rend une connaissance fiable? Le savoir est-il le résultat d'une démonstration? Certaines connaissances s'obtiennent elles autrement que par démonstration? Est-ce un passage obligatoire pour connaître? Certaines vérités échappent-elles à la science?
La démonstration : un passage obligatoire pour connaître
La démonstration confère une valeur universelle. Une connaissance est vraie dans tous les cas. Descartes : dans sa quête de vérité propose pour s'élever à une certitude égale à la certitude mathématique, de suivre le modèle scientifique et de s'appuyer sur une méthode mathématique. Il part d'une notion simple et déduit à partir d'une évidence. Il obtient ainsi un savoir clair et distinct qui par définition ne peut-être faux. Le cogito est ainsi le fruit d'un savoir déduit. Pour penser il faut être. L'existence est la notion première non déduite tandis que la pensée en découle. L'existence est la notion simple. Ce qui confère au cogito la vérité indubitable. La démonstration est donc le meilleur moyen d’étendre les connaissances à partir de quelques vérités premières.
La démonstration nous éloigne et nous protège des pseudo-savoirs
Syllogisme : raisonnement logique basé sur trois propositions. Le savoir donné par ce raisonnement est toujours vrai d'un point de vue formel
Tous les hommes sont mortels
Or Socrate est mortel
Donc Socrate est mortel
Même s'il peut-être dans certains cas de figure faux d'un point de vue matériel, il est toujours vrai d'un point de vue formel.
Les limites de la démonstration
L'ascension vers le savoir ne relève pas forcément de la démonstration. On peut citer l'exemple de Platon avec dans la République la visée de l'anhypothétique (savoir qui échappe à la démonstration)
La rigueur mathématique peut avoir quelques limites ainsi que le suggèrent les sceptiques. On parle de pétition de principe, de paralogisme, de régression à l'infini. La faiblesse de la démonstration serait ainsi démontrée.
La démonstration ne serait pas le critère exclusif du savoir, il y a l'expérience.
= savoirs qui, par essence, ne relèvent pas de la démonstration = l'art, la métaphysique, la religion (dans ce cas précis, on parle de vérité révélée). On peut développer avec Pascal pour qui Dieu est caché à la raison et se dévoile au coeur, autre ordre de connaissance.
LE MENSONGE EST-IL ADMISSIBLE EN CERTAINES CIRCONSTANCES ?
Qui dit mensonge dit vérité, et qui dit vérité dit mensonge. Ainsi, les deux vont de paires. Le mensonge altère la vérité, trompe l'autre tout en sachant pertinemment que ce qui est énoncé est faux. Le mensonge est donc différent de l'erreur, car celui qui la commet n'a pas conscience de la fausseté de son acte, de sa parole ou de son jugement. Après tout, si nous mentons n'est-ce pas autrement que par choix ? Le mensonge est-il admissible en certaines circonstances ? Même si le mensonge et la vérité sont liés, ils s'opposent en tous points et ne peuvent coexister ensemble. Est-ce que le mensonge est préférable ou bien est-ce que l'on se doit de dire la vérité ? Nous verrons donc dans une première partie, que parfois le mensonge nous semble être une bonne solution, puis nous montrerons qu'il faut toujours dire la vérité et enfin nous tenterons de trouver un semblant de réponse dans une troisième partie.
Lire la dissertation
Emmanuel KANT
La ve?racite? dans les de?clarations que l’on ne peut e?viter est le devoir formel de l’homme envers chacun, quelque grave inconve?nient qu’il en puisse re?sulter pour lui ou pour un autre(…). Il suffit donc de de?finir le mensonge, une de?claration volontairement fausse faite a? un autre homme (…) Il est possible qu’apre?s que vous avez loyalement re?pondu oui au meurtrier qui vous demandait si son ennemi e?tait dans la maison, celui-ci en sorte inaperc?u et e?chappe ainsi aux mains de l’assassin, de telle sorte que le crime n’ait pas lieu ; mais, si vous avez menti en disant qu’il n’e?tait pas a? la maison et qu’e?tant re?ellement sorti (a? votre insu) il soit rencontre? par le meurtrier, qui commette son crime sur lui, alors vous pouvez e?tre justement accuse? d’avoir cause? sa mort. En effet, si vous aviez dit la ve?rite?, comme vous la saviez, peut-e?tre le meurtrier, en cherchant son ennemi dans la maison, eu?t-il e?te? saisi par des voisins accourus a? temps, et le crime n’aurait-il pas eu lieu. Celui donc qui ment, quelque ge?ne?reuse que puisse e?tre son intention, doit, me?me devant le tribunal civil, encourir la responsabilite? de son mensonge et porter la peine des conse?quences, si impre?vues qu’elles puissent e?tre. C’est que la ve?racite? est un devoir qui doit e?tre regarde? comme la base de tous les devoirs fonde?s sur un contrat, et que, si l’on admet la moindre exception dans la loi de ces devoirs, on la rend chancelante et inutile.
C’est donc un ordre sacre? de la raison, un ordre qui n’admet pas de condition, et qu’aucun inconve?nient ne saurait restreindre, que celui qui nous prescrit d’e?tre ve?ridiques (loyaux) dans toutes nos de?clarations.
Emmanuel Kant, D’un pre?tendu droit de mentir par humanite?, 1797
“L’opinion est quelque chose d’intermédiaire entre la connaissance et l’ignorance” -
L'allégorie de la caverne
Le monde sensible :
– Maintenant repre?sente toi de
la fac?on que voici l’e?tat de notre nature relativement a? l’instruction et a? l’ignorance.
Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entre?e ouverte a? la lumie?re; ces hommes sont la? depuis leur enfance, les jambes et le cou enchai?ne?s, de sorte qu’ils ne peuvent ni bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chai?ne les empe?chant de tourner la te?te; la lumie?re leur vient d’un feu allume? sur une hauteur, au loin derrie?re eux; entre le feu et les prisonniers passe une route e?leve?e : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. Figure toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui de?passent le
mur, et des statuettes d’hommes et d’animaux, en pierre en bois et en toute espe?ce de matie?re; naturellement parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres se taisent. – Voila?, s’e?cria Glaucon, un e?trange tableau et d’e?tranges prisonniers. – Ils nous ressemblent; et d’abord, penses-tu que dans une telle situation ils n’aient jamais vu autre chose d’eux me?mes et de leurs voisins que les ombres projete?es par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?
– Et comment, observa Glaucon, s’ils sont force?s de rester la te?te immobile durant toute leur vie Et pour les objets qui de?filent, n’en est-il pas de me?me ?
– Sans contredit.
– Si donc ils pouvaient s’entretenir ensemble ne penses-tu pas qu’ils prendraient pour des objets re?els les ombres qu’ils verraient ?
– Assure?ment.
Platon. La Re?publique, Livre VII
Le monde de la caverne : un monde d’illusions.
Le monde de la caverne, c’est le monde sensible. Ces prisonniers ne connaissent que « les ombres des choses » Ils prennent le reflet des choses pour les choses elles-mêmes. Ils sont donc persuade?s qu’il n’existe rien d’autre et que ce qu’ils voient autour d’eux est la re?alite?. Ils vivent dans l’illusion.
=Illusions = ignorances du prisonnier, c'est l'obscurité.
Les prisonniers ne voient que ce qu'il y a en face d'eux, dans le fond de la caverne.
Ils y sont enfermés depuis leur enfance.
Ils ne voient que les ombres des objets sur la paroi de la caverne.
Platon nous parle des prisonniers = les hommes en général
Ils sont enfermés dans l'ignorance. Ils ne voient que les ombres, ils vivent dans l'illusion. Les prisonniers pensent que le monde est le reflet des choses sur la paroi de la caverne. Ils prennent les ombres des choses pour les choses elles-mêmes. Ils n'ont que des apparences.
Ils pensent que ces ombres sont les vérités et pensent qu'il n'existe pas autre chose que ces ombres.
Il en va de même pour les hommes, ils vivent dans l'illusion et prennent les apparences pour les choses elles-mêmes.
Un état d'illusion et d'ignorance = assimilé à une maladie, une souffrance pour le prisonnier.
Libération du prisonnier = Souffrance
Voir la réalité, vérité = sortir de l'illusion Pour Platon le reme?de consiste a? « sortir de la caverne » donc de l’illusion.
La sortie de la caverne ou la de?couverte de la ve?rite?
– (…) Conside?re maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les de?livre de leurs chai?nes et qu’on les gue?risse de leur ignorance. Qu’on de?tache l’un de ces prisonniers, qu’on le force a? se dresser imme?diatement, a? tourner le cou, a? marcher, a? lever les yeux vers la lumie?re : en faisant tous ces mouvements, il souffrira et l’e?blouissement l’empe?chera de distinguer ces objets dont tout a? l’heure il voyait les ombres. Que crois-tu donc qu’il re?pondra si quelqu’un lui vient dire qu’il n’a vue jusqu’alors que de vains fanto?mes, mais qu’a? pre?sent, plus pre?s de la re?alite? et tourne? vers des objets plus re?els, il voit plus juste ? Si, enfin, en lui montrant chacune des choses qui passent, on l’oblige a? force de questions, a? dire ce que c’est ? Ne penses- tu pas qu’il sera embarrasse?, et que les ombres qu’il voyait tout a? l’heure lui parai?tront plus vraies que les objets qu’on lui montre maintenant ? Et si on le force a? regarder la lumie?re elle me?me, ses yeux n’en seront-ils pas blesse?s? N’en fuira-t-il pas la vue pour retourner aux choses qu’il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernie?res sont re?ellement plus distinctes que celles qu’on lui montre?
– Assure?ment ! – Et si on l’arrache de sa caverne par force, qu’on lui fasse gravir la monte?e rude et escarpe?e, et qu’on ne le la?che pas avant de l’avoir trai?ne? jusqu’a? la lumie?re du soleil, ne souffrira-t-il pas vivement, et ne se plaindra-t-il pas de ces violences? Et lorsqu’il sera parvenu a? la lumie?re, pourra-t-il, les yeux tout e?blouis par son e?clat, distinguer une seule des choses que maintenant nous appelons vraies ? – Il ne le pourra pas, du moins de?s l’abord.
– Il aura je pense besoin d’habitude pour voir les objets de la re?gion supe?rieure. D’abord, ce seront les ombres (…)A la fin j’imagine, ce sera le soleil – non ses vaines images re?fle?chies dans les eaux ou en quelque autre endroit – mais le soleil lui-me?me a? sa vraie place, qu’il pourra voir et contempler tel qu’il est.
– Ne?cessairement ! – Apre?s cela, il en viendra a? conclure au sujet du soleil, que c’est lui qui fait les saisons et les anne?es, qui gouverne tout dans le monde visible, et qui, d’une certaine manie?re est la cause de tout ce qu’il voyait avec ses compagnons dans la caverne. Or donc, se souvenant de sa premie?re demeure, de la sagesse que l’on y professe, et de ceux qui furent ses compagnons de captivite?, ne crois-tu pas qu’il se re?jouira du changement et plaindra ces derniers? – Si, certes.
Platon. La Re?publique, Livre VII.
Sortir de la caverne va e?tre douloureux et temporairement aveuglant. Il faut se libe?rer des pre?juge?s, des ide?es rec?ues, des illusions qui nous bercent depuis notre enfance. Quand on quitte l’obscurite?, il est impossible de regarder le soleil (la ve?rite?) en face. Il faut une « accoutumance ». Et il s’agit bien su?r d’une me?taphore du chemin que l’homme doit parcourir pour arriver a? sortir de l’illusion et a? acce?der a? la ve?rite?-re?alite?. Au de?part donc, les prisonniers continuent a? conside?rer comme plus re?el les ombres pluto?t que ce qu’ils de?couvrent. Est vrai ce qu’ils ont l’habitude de voir. Idem pour les hommes.
Ainsi a? chaque e?tape de la sortie de la caverne correspond une e?tape du cheminement humain pour atteindre la ve?rite?.
Le passage d'une étape à une autre se fait par la dialectique. Dialogue. La vérité se trouve à deux.
Le retour dans la caverne : le ro?le du philosophe
– Imagine encore que cet homme redescende dans la caverne et aille s’asseoir a? son ancienne place : n’aura-t-il pas les yeux aveugle?s par les te?ne?bres en venant brusquement du plein soleil? Et s’il lui faut entrer de nouveau en compe?tition, pour juger ces ombres, avec les prisonniers qui n’ont point quitte? leurs chai?nes, dans le moment ou? sa vue est encore confuse et avant que ses yeux ne se soient remis (or l’accoutumance a? l’obscurite? demandera un temps assez long), n’appre?tera-t-il pas a? rire a? ses de?pens, et ne diront-ils pas qu’e?tant alle? la?-haut, il en est revenu avec la vue ruine?e, de sorte que ce n’est me?me pas la peine d’essayer d’y monter? Et si quelqu’un tente de les de?lier et de les conduire en haut, et qu’ils le puissent tenir en leurs mains et tuer, ne le tueront-ils pas ?
Pourquoi retourner dans la caverne ? A priori cela n’a aucun inte?re?t puisque celui qui en est sorti : – n’est plus dans l’illusion puisqu’il est devenu philosophe (il a de?couvert la ve?rite?) – ne partagera plus la me?me re?alite? avec les prisonniers et ceux-ci ne le croiront pas, le prendront pour un fou ou voudront le tuer. (allusion a? Socrate qui fut condamne? au suicide en buvant la cigue? car ses juges conside?raient que ses ide?es menac?aient la Cite?).
Le prisonnier est devenu philosophe, il contemple le soleil donc il détient les idées elles-mêmes. Il a subi une transformation.
Il est à présent déshabitué à l'obscurité, il vit dans la lumière des idées mais il doit retourner dans la caverne pour guider et aider les autres prisonniers. Il faut libérer les autres = rôle du philosophe = dialoguer (dialectique) avec les hommes prisonniers pour les amener à la lumière.
Descartes, les Règles pour la direction de l'esprit, III
Dans les sciences, en effet, il n'y a peut-être pas une question, sur laquelle les savants n'aient été souvent en désaccord. Or, chaque fois que sur le même sujet deux d'entre eux sont d'un avis différent, il est certain que l'un des deux au moins se trompe ; et même aucun d'eux, semble-t-il, ne possède la science : car, si les raisons de l'un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l'autre de telle manière qu'il finirait par le convaincre à son tour. Nous voyons donc que, sur tout ce qui ne donne lieu qu'à des opinions probables, il est impossible d'acquérir une connaissance parfaite, parce que nous ne pouvons sans présomption espérer de nous-mêmes plus que les autres n'ont fait, en sorte que, si notre raisonnement est juste, il ne reste de toutes les sciences déjà connues que l'arithmétique et la géométrie, auxquelles l'observation de cette règle nous ramène. |
Problème
Critères de la vérité?
La question de la vérité et de son critère de référence
La vérité est-elle légitime ?
Les problèmes posés :
L'opinion = Doxa. Connaissance dont on ne peut rendre compte
Qu'envisage donc Descartes ?
Il examine tout simplement la possibilité de se référer à un critère qualitatif pour discerner le vrai du faux
Question du relativisme =
A chacun sa vérité ou à chacun son opinion = connaissance relative.
Idée d'un relativisme illustrée par Protagoras, un sophiste « l'homme est mesure de toutes choses », cela signifie que les vérités dépendent des perceptions, des sentiments ou opinions de chacun.
le même vent, qui semble à l'un glacial, peut apparaître tiède à un autre, de sorte qu'il serait à la fois vrai de dire que ce même vent est glacial et, tout à la fois, qu'il est tiède.
Conséquence =
vérité = subjective, relative
Opinions = relativisme du vrai car ce qui est vrai pour moi ne l'est pas nécessairement pour les autres = Scepticisme car dans ces conditions, il est impossible de découvrir une connaissance authentique.
La question du fondement de la vérité ne légitime pas l'opinion et la formule « A chacun sa vérité » qui est un énoncé illégitime.
La vérité doit-être universelle. Chacun ne peut pas avoir sa propre définition du triangle.
Descartes pense que la diversité des opinions est le signe d'un MANQUE DE CONNAISSANCE CERTAINE.
Texte : « chaque fois que sur le même sujet [deux savants] sont d'un avis différent, il est certain que l'un des deux au moins se trompe ; et même aucun d'eux, semble-t-il, ne possède la science : car si les raisons de l'un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l'autre de telle manière qu'il finirait par le convaincre à son tour ».
Sortir des opinions pour atteindre la science
L'opinion est subjective + incertaine
La science doit-être universelle + démontrée + certaine
«On ne peut rien fonder sur l'opinion», disait Bachelard, mais «il faut d'abord la détruire». L'opinion est, pour la science, «le premier obstacle à surmonter».
Ce sont nos affirmations qui sont vraies ou fausses, mais comment le vérifier ? Suffit-il d’éprouver une certitude pour être dans le vrai ? La certitude est-elle un critère de l’idée vraie ? Comment discerner entre une simple opinion subjectivement certaine, et une véritable idée de la raison ?
Existe-t-il un critère qui permette de différencier un discours vrai d’un discours faux? Et si ce critère n’existe pas, cela nous reconduit-il fatalement au scepticisme ?
La certitude est l’état d’esprit de celui qui se pense en possession de la vérité. Mais cet état d’esprit est d’autant plus intense que la personne qui l’éprouve est ignorante ! Mon sentiment de certitude peut découler de mon aveuglement. Il faut dégager un autre critère, moins subjectif.
Elle désigne une disposition de l’esprit. C’est la marque d’un esprit qui adhère sans réserve à une idée, en affirmant sa vérité ou sa fausseté. Dire?: «?je suis certain qu’il ment?» ou «?je suis certain qu’il dit vrai?», est identique, au sens où dans les deux cas tout doute est exclu. La certitude est donc une conviction subjective.
Descartes : l’évidence comme critère du vrai
Si le sentiment de certitude est peu fiable, cherchons un autre critère. Lorsqu’il nous arrive de douter de la vérité d’une idée, nous questionnons assez naturellement les autres. L’opinion d’autrui doit confirmer ou infirmer la mienne. Lorsque je veux être sûr d’avoir raison,lorsque je n’en crois pas mes yeux, j’interroge ceux du voisin. Le critère de la vérité serait l’accord des esprits.
Qu’est-ce que cela signifie? Quand on questionne les autres, on présuppose implicitement que la vérité est la même pour moi et pour autrui, donc unique.
C’est en creusant ce caractère d’unicité de la vérité que Descartes dégagera le critère de l’évidence, qui englobe alors l’unicité et l’universalité de la notion de vérité.
L’unicité de la vérité
Descartes :
« Dans les sciences, en effet, il n’y a peut-être pas une question, sur laquelle les savants n’aient été souvent en désaccord. Or, chaque fois que sur le même sujet deux d’entre eux sont d’un avis différent, il est certain que l’un des deux au moins se trompe ; et même aucun d’eux, semble-t-il, ne possède la science : car, si les raisons de l’un étaient certaines et évidentes, il pourrait les exposer à l’autre de telle manière qu’il finirait par le convaincre à son tour.»
« Nous voyons donc que, sur tout ce qui ne donne lieu qu’à des opinions probables, il est impossible d’acquérir une connaissance parfaite, parce que nous ne pouvons sans présomption espérer de nous-mêmes plus que les autres n’ont fait, en sorte que, si notre raisonnement est juste, il ne reste de toutes les sciences déjà connues que l’arithmétique et la géométrie, auxquelles l’observation de cette règle nous ramène. »
Descartes, Règles pour la direction de l’esprit
Descartes affirme ici le présupposé de l’unicité de la vérité: si deux esprits dotés de raison ne parviennent pas à tomber d’accord, c’est qu’aucun des deux ne possède la vérité. En même temps il affirme l’universalité de la raison: « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée».
La seule chose que l’on puisse établir, c’est que le désaccord, et donc la multiplicité des « vérités », est un indice qui parle en faveur de l’absence de vérité, la vérité étant à même de convaincre tous les hommes capables de raisonner. Descartes réserve la notion de vérité aux mathématiques, modèle de toute vérité.
Mais si l’unicité de la vérité est un caractère de la vérité , ce n’est pourtant pas un critère : la vérité est unique, mais tout ce qui est unique n’est pas vrai.
« Tenir quelque chose pour vrai [la croyance] est un fait de notre entendement qui peut reposer sur des principes objectifs, mais qui suppose aussi des causes subjectives dans l’esprit de celui qui juge. Quand cet acte est valable pour chacun, pour quiconque du moins a de la raison, le principe en est objectivement suffisant, et c’est alors la conviction. Quand il a uniquement son principe dans la nature particulière du sujet, on le nomme persuasion. La persuasion est une simple apparence, parce que le principe du jugement, qui réside simplement dans le sujet, est tenu pour objectif. Aussi un jugement de ce genre n’a-t-il qu’une valeur individuelle, et la croyance ne s’en communique-t-elle pas. Mais la vérité repose sur l’accord avec l’objet, et par conséquent, par rapport à cet objet, les jugements de tous les entendements doivent être d’accord. La pierre de touche servant à reconnaître si la croyance est une conviction ou une simple persuasion est donc extérieure : elle consiste dans la possibilité de la communiquer et de la trouver valable pour la raison de chaque homme ; car alors, il est au moins présumable que la cause qui produit l’accord de tous les jugements, malgré la diversité des sujets entre eux, reposera sur un principe commun, je veux dire sur l’objet, et que, tous s’accordant ainsi avec l’objet, la vérité sera prouvée par là même. La persuasion ne peut donc pas se distinguer subjectivement de la conviction, si le sujet ne se représente la croyance que comme un phénomène de son propre esprit ; l’épreuve que l’on fait sur l’entendement d’autrui des principes qui sont valables pour nous, afin de voir s’ils produisent sur une raison étrangère le même effet que sur la nôtre, est un moyen qui, bien que purement subjectif, sert, non pas sans doute à produire la conviction, mais à découvrir la valeur toute personnelle du jugement, c'est-à-dire à découvrir en lui ce qui n’est que simple persuasion. Si nous pouvons en outre expliquer les causes subjectives du jugement, que nous prenons pour des raisons objectives, et par conséquent expliquer notre fausse croyance comme un phénomène de notre esprit, sans avoir besoin pour cela de la nature de l’objet, nous découvrons alors l’apparence, et nous ne serons plus trompés par elle, bien qu’elle puisse toujours nous tenter jusqu’à un certain point, si la cause subjective de cette apparence tient à notre nature. Je ne saurais affirmer, c'est-à-dire exprimer comme un jugement nécessairement valable pour chacun, que ce qui produit la conviction. Je puis garder pour moi ma persuasion, quand je m’en trouve bien, mais je ne puis ni ne dois vouloir la faire valoir hors de moi. La croyance, ou la valeur subjective du jugement par rapport à la conviction (qui a en même temps une valeur objective) présente les trois degrés suivants : l’opinion, la foi et le savoir. L’opinion est une croyance qui a conscience d’être insuffisante subjectivement aussi bien qu’objectivement . Quand la croyance n’est suffisante que subjectivement, et qu’en même temps elle est tenue pour objectivement insuffisante, elle s’appelle foi. Enfin celle qui est suffisante subjectivement aussi qu’objectivement s’appelle savoir. La suffisance subjective s’appelle conviction (pour moi-même), la suffisance objective, certitude (pour chacun). »
Kant – Critique de la Raison Pure – Méthodologie Transcendantale, Canon de la raison pure.
Croyance : c’est le mot qui de?signe toute certitude sans preuve. La foi est la croyance volontaire. La croyance de?signe au contraire quelque disposition involontaire a? accepter soit une
doctrine, soit un jugement, soit un fait. On nomme cre?dulite? une disposition a? croire dans ce sens infe?rieur du mot.
Les degre?s du croire sont les suivants. Au plus bas, croire par peur ou par de?sir (on croit aise?ment ce qu’on de?sire et ce qu’on craint). Au- dessus, croire par coutume et imitation (croire les rois, les orateurs, les riches). Au-dessus, croire les vieillards, les anciennes coutumes, les traditions. Au-dessus, croire ce que tout le monde croit (que Paris existe me?me quand on ne le voit pas, que l’Australie existe quoiqu’on ne l’ait jamais vue). Au-dessus, croire ce que les plus savants affirment en accord d’apre?s des preuves que la terre tourne, que les e?toiles sont des soleils, que la lune est un astre mort, etc.). Tous ces degre?s forment le domaine de la croyance. Quand la croyance est volontaire et jure?e d’apre?s la haute ide?e que l’on se fait du devoir humain, son vrai nom est foi
Alain sur la croyance
Distinctions conceptuelles:
Expérience / connaissance
Vérité / erreur
Pouvoir / devoir
Le raisonnement s’articule autour de la possibilité (ou non) d’accéder à la connaissance par les sens.
Reformulation : peut-on connaître par l’expérience ?
Problématisation : le sujet suggère d’une part que l’expérience ne permet pas d’accéder à la connaissance. Mais d’autre part il semble dire qu’elle est au moins en un sens nécessaire.
I- L’expérience n’est pas trompeuse : elle est notre première manière d’appréhender le réel
A/ Pour Locke, la première source de connaissance est la sensation. C’est la philosophie empirique : l’expérience est ma porte d’entrée dans le réel, que je connais pas la vue, le toucher, le goût, l’odorat… par l’expérience sensible et physique que j’en fais
B/ Spinoza, qui distingue les différentes formes de connaissance, inclut l’expérience parmi elles. C’est une manière (comme une autre?) de percevoir le monde.
C/ L’expérience peut être considérée comme la seule manière de connaître le monde. C’est la pensée de Berkeley, philosophie immatérialiste : l’expérience sensible est la seule manière certaine d’appréhender le réel.
II- Toutefois l’expérience peut-être trompeuse. Elle nous donne des clés pour comprendre le monde mais ne permet pas la certitude. Il faut dépasser l’expérience.
A/ L’expérience est certes nécessaire, mais elle n’apporte pas les idées. Il faut donc la dépasser. C’est ce que propose Leibniz.
B/ Nos sens peuvent nous donner l’illusion d’être source de certitude, mais en fait ils sont trompeurs. C’est ce que propose de voir Descartes dans ses Méditations Métaphysiques.
C/ Platon, philosophe antique, propose de s’affranchir des apparences pour atteindre la vérité. Il y a une vérité (la seule vérité possible) au-delà du sensible, qui nous trompe. Cf le mythe de la caverne et les ombres sur les murs, qui sont une expérience trompeuse, fausse, qui induisent en erreur.
III- Toutefois on peut réhabiliter l’expérience : elle est trompeuse mais demeure nécessaire. On ne peut atteindre la vérité avec la seule certitude : il faut lui ajouter le doute, l’hésitation, l’expérimentation.
A/ Pour Bachelard par exemple, le fait scientifique est entièrement théorique. L’expérience joue un rôle très important dans l’accès à la vérité scientifique. L’expérimentation scientifique ne peut se faire sans erreur. C’est par l’erreur que je progresse.
B/ Les idées jouent un rôle régulateur. Autrement dit elles sont nécessaires mais l’expérience aussi. L’une comme l’autre ne peuvent exister seules. Pour Husserl les idées doivent guider la théorie. Ainsi l’expérience peut-être trompeuse, certes ; et c’est pour cette raison qu’il faut lui adjoindre les idées.
C/ Même Descartes, qui critique l’expérience, en fait son point de départ pour construire sa théorie de la vérité : la première certitude c’est l’expérience que je fais de mon existence. Cogito ergo sum, je pense donc je suis. A partir de cette certitude on peut refonder la connaissance du monde. L’expérience et la part de doute qui lui est intrinsèque sont trompeurs, mais nécessaires pour accéder à la vérité.
Lecture d'un texte de Hume
Pour Hume la connaissance se construit sur le fait que nous ge?ne?ralisons ce que nous observons (C‘est une de?marche inductive) Toutes nos ide?es simples sont la copie d’une impression ; elles proviennent donc toutes de l’expe?rience :
“Ce qu’on n’a jamais vu, ce dont on n’a jamais entendu parler, on peut pourtant le concevoir; et il n’y a rien au-dessus du pouvoir de la pense?e, sauf ce qui implique une absolue contradiction.
Mais, bien que notre pense?e semble posse?der cette liberte?, nous trouverons, a? l’examiner de plus pre?s, qu’elle est re?ellement resserre?e en de tre?s e?troites limites et que tout ce pouvoir cre?ateur de l’esprit ne monte a? rien de plus qu’a? la faculte? de composer, de transposer, d’accroi?tre ou de diminuer les mate?riaux que nous apportent les sens et l’expe?rience. Quand nous pensons a? une montagne d’or, nous joignons seulement deux ide?es compatibles, or et montagne, que nous connaissions auparavant. Nous pouvons concevoir un cheval vertueux; car le sentiment que nous avons de nous-me?mes nous permet de concevoir la vertu; et nous pouvons unir celle-ci a? la figure et a? la forme d’une cheval, animal qui nous est familier. Bref, tous les mate?riaux de la pense?e sont tire?s de nos sens, externes ou internes ; c’est seulement leur me?lange et leur composition qui de?pendent de l’esprit et de la volonte?. Ou, pour m’exprimer en langage philosophique , ainsi toutes nos ide?es ou perceptions plus faibles sont des copies de nos impressions, ou perceptions plus vives."
David Hume, Enque?te sur l’entendement humain (1748), section II
Si « toute notre connaissance de?bute par l’expe?rience, cela ne prouve pas qu’ « elle de?rive toute de l expe?rience » Kant
Que toute notre connaissance commence avec l’expe?rience, cela ne soule?ve aucun doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connai?tre pourrait-il e?tre e?veille? et mis en action, si ce n’est par des objets qui frappent nos sens et qui, d’une part, produisent par eux-me?mes des repre?sentations et d’autre part, mettent en mouvement notre faculte?
intellectuelle, afin qu’elle compare, lie ou se?pare ces repre?sentations, et travaille ainsi la matie?re brute des impressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle qu’on nomme l’expe?rience ? Ainsi, chronologiquement, aucune connaissance ne pre?ce?de en nous l’expe?rience, c’est avec elle que toutes commencent.
Mais si toute notre connaissance de?bute avec l’expe?rience, cela ne prouve pas qu’elle de?rive toute de l’expe?rience, car il se pourrait bien que me?me notre connaissance par expe?rience fu?t un compose? de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connai?tre (simplement excite? par des impressions sensibles) produit de lui-me?me.
Emmanuel Kant, Critique de la Raison pure, 1787
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Le vivant - l'esprit, la matière -la conception spiritualiste, finaliste, matérialiste, mécaniste du vivant - aristote - descartes- philo 2024, cournot. essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique bac général 2022, l'explication de texte en filière technologique, corrigé bac 2022, diderot, l'encyclopédie.
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La vérité fait partie des notions à connaître pour réussir l'épreuve de philosophie au Bac L. Après vous être entraîné sur l'exercice proposé, vérifiez vos réponses grâce à notre fiche de révision consultable et téléchargeable gratuitement.
Proposition de corrigé, les autres fiches de révisions, fiches de révision philosophie – bac l.
A lycée Turgot à Paris, ce mardi matin. (Clement Martin/Hans Lucas)
Dissertation ou commentaire de texte. Plus de 540 000 lycéens des voies générale et technologique (392 145 pour le bac général et 151 224 pour le bac technologique) planchent sur l’épreuve du bac de philo depuis ce mardi 18 juin matin, 8 heures. Cette année, la philo ouvre à nouveau le bal des épreuves écrites du baccalauréat général avec comme sujets au choix, pour la dissertation «La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?» ou «L’État nous doit-il quelque chose ?» , et pour l’explication de texte, La Condition ouvrière (1943) de Simone Weil.
Pour la filière technologique, les élèves ont également le choix entre deux sujets de dissertation : «La nature est-elle hostile à l’homme ?» ou «L’artiste est-il maître de son travail ?» . L’explication de texte porte sur Les lois IX (IVème siècle av. J.-C.) de Platon.
Si l’épreuve de philosophie est emblématique, les lycéens sont nombreux à avoir consacré la majorité de leur temps de révisions aux épreuves de spécialité qui débutent à partir de ce mercredi - la philo ne compte en effet que coefficient huit dans le bac général, et quatre pour le bac technologique (sur un total de 100).
Prévues en mars l’an dernier, les deux épreuves de spécialité (les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats) avaient entraîné absentéisme et démotivation au dernier trimestre chez les élèves. Elles ont donc été programmées en juin pour cette session 2024. La dernière épreuve, celle du grand oral, aura lieu entre le 24 juin et le 3 juillet.
Depuis la réforme du bac de 2019, la note finale des bacheliers repose en effet à 40 % sur le contrôle continu et à 60 % sur les épreuves dites terminales - le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en terminale.
Les bacheliers auront ensuite leurs résultats le 8 juillet. Le diplôme reste un sésame indispensable pour poursuivre des études supérieures, mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour la rentrée prochaine : la plateforme Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 30 mai. Par ailleurs, le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80 %. En 2023, il était de 90,9 % (-0,2 point sur un an).
Pour cette édition du bac, la postulante la plus jeune a neuf ans. Elle est inscrite en candidate libre dans l’académie de Strasbourg. Le candidat le plus âgé (76 ans) est de 67 ans son aîné.
Dans la même rubrique, najat vallaud-belkacem, attaquée sur sa binationalité, réplique : «c’est ça qui nous attend : on se réveille », les plans du rn pour l’éducation : tri des élèves, fin des rep, nationalisme…, education nationale : face au rn, les cadres étudient les moyens de résister, «ne touchez pas à l’école » : quand samar antoun a fait face aux émeutiers à villeurbanne, il y a un an, en direct - résultat des législatives 2024 : la participation en forte hausse à midi, du jamais vu depuis 1981, législatives 2024 : les textes à méditer avant d’aller voter, législatives : la peur du pire, «ne jamais croire que les progrès sont acquis» : à paris, une marche des fiertés 2024 très politique, les plus lus.
C'est l'épreuve tant redoutée. Depuis 8 heures ce matin, un peu plus de 543.000 candidats des voies générale et technologique planchent sur la mythique épreuve de philosophie. En tout, ils ont quatre heures pour traiter un des sujets proposés parmi deux sujets de dissertation et une explication de texte.
L'épreuve de philosophie, coefficient 8 pour les générales et 4 pour les technologiques, comptera pour 60% de la note finale au même titre que les épreuves anticipées de français, les épreuves de spécialités et le Grand oral.
>> Bac de philo 2024: découvrez les corrigés des sujets
La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité?
L'État nous doit-il quelque chose?
La condition ouvrière de Simone Weil
La nature est-elle hostile à l'homme?
L'artiste est-il maître de son travail?
Les lois de Platon
Prochaine échéance pour les élèves: les deux épreuves de spécialités qui ont lieu du 19 au 21 juin 2024. Chaque candidat est invité à se présenter à l'épreuve en fonction du jour et de l'heure indiqués sur sa convocation.
Bien que les élèves soient invités à passer deux spécialités, un seul examen aura lieu par jour. Les résultats des baccalauréats général et technologique seront communiqués à partir du lundi 8 juillet 2024.
Grand oral du bac 2024: quand tomberont les notes des épreuves, grand oral du bac 2024: de l'or sur mars, du basilic contre l'hypertension... des profs nous racontent leurs pépites, bac 2024: des enseignants appellent à faire grève pendant le grand oral, les plus lus.
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La vérité - dissertations de philosophie. A quoi reconnaît-on une fausse science ? A quoi sert l'esprit critique ? A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ? Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Chercher la vérité, est-ce prendre un risque ? Comment peut-on savoir que l'on dit vrai ? De quelle vérité l'opinion ...
La vérité. Liste des sujets traités. Ce qui est flagrant est-il vrai ? Les préjugés détournent-ils toujours du vrai ? Peut-on se délivrer de ses préjugés ? Comment passe-t-on de l'opinion à la connaissance ? Peut-on vraiment être convaincu sans être persuadé ? Dans quelle mesure la méthode peut elle servir de garant de la vérité ?
Sujets de philosophie sur La vérité corrigés sur Ma Philo.net - Page 1 - Aide personnalisée pour tous vos devoirs de philosophie, réponse à votre dissertation de philo en 1h chrono. Nos professeurs traitent tous les sujets, de tout niveaux, terminale, fac, classe prépa.
Cet article propose 10 idées de sujets pour une dissertation en Philosophie sur la vérité : la valeur des opinions, les démonstrations scientifiques, etc.
La dissertation philosophique qui suit explore la relation complexe entre la reconnaissance de la vérité et la liberté de penser. Elle questionne si l'acceptation d'une vérité absolue limite notre capacité à penser librement et à développer nos propres idées et perspectives.
La quête de la vérité est le but même de la philosophie. Le Vrai constitue pour Platon, avec le Beau et le Bien, une valeur absolue. Mais qu'est-ce que la vérité et comment y accéder ...
Cette ressource propose quelques sujets de réflexions et de dissertations philosophiques sur le thème de la vérité. mots clés : philosophie, raison, réel, vérité. La vérité : 1. A quels signes et comment reconnaissons-nous la vérité ? 2. A-t-on parfois le droit de mentir ? 3. Avons-nous quelque chose à apprendre de nos erreurs ? 4.
Sujets de dissertation. Peut-on dire « à chacun sa vérité » ? Faut-il chercher la vérité au-delà des apparences ? À quoi bon définir la vérité ? Les vérités mathématiques constituent-elles le modèle de toute vérité ? L'accord entre les hommes est-il un critère suffisant de la vérité ? Est-ce seulement pour connaître que nous cherchons la vérité ?
Affirmer que chacun a sa vérité propre induit qu'il y a une infinité de vérités. Mais dans ce cas, les vérités considérées comme universelles ne le seraient pas, car chaque personne pourrait admettre que cette vérité n'est pas la sienne. Comment peut-on considérer que chacun a sa vérité et admettre cependant qu'il n'y a ...
Voici le corrigé détaillé des annales du bac de philosophie de 2018 sur le sujet "Toute vérité est-elle définitive ?", avec de nombreux conseils.
La vérité, désignant l'exacte conformité entre un jugement et la réalité jugée, a pour caractéristique l'objectivité, c'est-à-dire qu'elle désigne ce qui n'est pas subjectif, relatif au sujet qui l'énonce.
L'une d'elles, Aïda N'Diaye, vous propose ce corrigé d'un sujet de dissertation sur deux grands thèmes du programme de terminale : le bonheur et la vérité.
11 min. Méthodo. Bac. La question de la vérité, qui clôt le groupement « la raison et le réel », est une sorte de point de convergence de toutes les interrogations philosophiques. N'oubliez pas...
Les incontournables du BAC de philosophie : plans rédigés de dissertations et commentaires de texte. Annales corrigées du BAC philo en téléchargement.
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité. Elle se définit comme l'adéquation entre le réel et le discours. La vérité formelle, en logique, en mathématique, c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.
Analyse du sujet : « Doit-on » : Trois sens du verbe devoir : 1e sens: il exprime la probabilité. → « Il doit pleuvoir ». Constater que la vérité change avec le temps peut-il nous rendre sceptique ? Est-il possible que le constat du changement de la vérité avec le temps nous incline au scepticisme ?
Ce cours sur la vérité vous aidera à préparer l'épreuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filière (L, ES, S). Au programme : le scepticisme, le doute radical de Descartes et l'expérience du cogito... Sujet possible : Peut-on atteindre une vérité certaine ?
Corrigé. Faut-il toujours dire la vérité ? (ou : la vérité est-elle toujours un devoir ?) Faut-il : nécessité, devoir, exigence morale, valeur (on est contraint, on ne peut pas faire autrement ; ou bien on est obligé)
Problématisation à l'aide d'un avis différent sur le sujet, et d'une définition générale du concept de vérité ; reformulation, à l'aide de cette définition, et de l'opposition de deux réponses au sujet, de la question.
René Descartes, biographie, citations, oeuvres principales, courant, système philosophique : Fiche auteur bac terminale 2020 et perspective bac 2021-Textes de référence sur le thème de la vérité en philosophie - lexique de définitions, la raison et le réel.
En résumé, le sujet interroge sur l'obligation ou la pertinence d'engager des actions intenses ou des luttes pour défendre ou découvrir la vérité. Il soulève des questions sur la moralité, la légitimité et les moyens appropriés pour poursuivre la vérité, ainsi que sur la nature de la vérité elle-même. Notions philosophiques abordées par ce sujet.
La vérité. A quoi reconnaît-on une fausse science ? A quoi sert l'esprit critique ? A-t-on le droit de se taire quand on connaît la vérité ? Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Chercher la vérité, est-ce prendre un risque ? Comment peut-on savoir que l'on dit vrai ? De quelle vérité l'opinion est-elle capable ?
La vérité fait partie des notions à connaître pour réussir l'épreuve de philosophie au Bac L. Après vous être entraîné sur l'exercice proposé, vérifiez vos réponses grâce à notre fiche de...
Les sujets du bac de philo 2024 pour la voie générale en bref : Sujet de dissertation 1: La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?. Sujet de dissertation 2: L'État nous doit-il ...
Les sujets du bac de philo 2024 : l'Etat, la science, Simone Weil ou Platon au menu. Plus de 540 000 lycéens de voie générale et technologique planchent depuis 8 heures ce mardi 18 juin matin ...
Baccalauréat 2024. Orlane Edouard. Ce mardi 18 juin, les lycéens en classe de terminale générale et technologique ont eu le choix entre trois sujets: deux dissertations et un commentaire de ...